Lundi 27 janvier, 14 heures, lieu dit « La Haie des Foins » (commune de Arches), j’attends mon guide François, 86 ans.

Ensemble, nous partons en forêt à la rencontre du passé ...

Après 30 minutes de marche, François m’indique que nous sommes arrivés. Devant mes yeux, a priori, rien d’autre que quelques pierres. Je suis un peu dubitative, mais il m’encourage à avancer. Il m’explique que j’ai devant moi les tranchées qui entouraient une partie des fortifications du camp retranché d’Épinal et que nous nous dirigeons vers le Réduit du Bois d’Arches. C’est un fort construit à partir de 1889 pour protéger la partie sud de la Place d’Épinal.

Une tranchée murée. Source : Photos personnelles

En avançant dans la forêt nous tombons sur un abri probablement une guérite accueillant  une sentinelle en charge de la surveillance du réduit. Encore un peu plus loin, en bordure d’un chemin forestier, sous un monticule de terre se trouve une imposante citerne. Elle a été implantée là pour stocker l'eau captée pour alimenter le fort.

La guérite de la sentinelle et la citerne à eau. Source : Photos personnelles

Nous avançons encore. Enfin, je prends conscience de l’ampleur des fortifications : au milieu des branches, sur une centaine de mètre, un immense couloir en pierres de taille. Je l’emprunte. Il me conduit devant l’entrée du réduit du Bois d’Arches.

Les fortifications en pierres menant au fort.

L'entrée du réduit du Bois d'Arches

Source : Photos personnelles

Là, une hasardeuse rencontre m’attend. Deux hommes, appareil photo en main, arpentent les fortifications. Après quelques mots échangés,  j’apprends qu’ils sont sur les traces d’un poilu, passé avec son régiment par le réduit du Bois d'Arches.

Grâce à cette rencontre, j’apprends aussi quelques anecdotes sur le fort et son histoire. Un de deux hommes me raconte vaguement l’histoire d’un avion allemand, abattu par les canons de défense du réduit, qui s’est écrasé sur Épinal pendant la Première Guerre Mondiale. Quelques recherches, notamment aux archives municipales d’Épinal, m’ont permise de retrouver la trace de ce dramatique accident, qui a couté la vie à bon nombre de civils spinaliens.

(à venir : photo d’archive – l’avion allemand abattu)

Il m’indique également qu’après la démilitarisation du site en 1917, les casernes alentour (dont il ne reste aujourd’hui plus rien) ont accueilli des colonies de vacances pendant quelques années, avant d’être définitivement abandonnées.

Après cette  parenthèse historique, je poursuis ma visite. Arrivée sur les hauts du fort, je peux me rendre compte par moi-même de la position stratégique défensive du réduit. De là où je suis, malgré le brouillard, j’ai une vue prenante sur Épinal. C'est d'ailleurs à cet endroit que ma visite s'achève.

Au moment de quitter les lieux, je me sens partagée entre excitation et déception. D’un côté, l’émotion de la découverte, de l’autre la pensée que tout ceci va un jour disparaître.

Oui, la forêt reprend petit à petit ses droits emportant aussi avec elle un peu de notre histoire … 

Un arbre abattu par le vent sur des vestiges militaires. Source : Photo personnelle

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Pour plus d’informations sur le réduit du Bois d’Arches et l’ensemble des forts constituant la Place d’Épinal, vous pouvez consulter le site très bien illustré de l'association Fortiff'Séré en cliquant ici.

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Marion JEANJACQUOT

Sources :

 - Archives municipales d’Épinal 

- Carnets de route de Frédéric Branche – Chapitre VII 

http://bertrand.channac.pagesperso-orange.fr/1stww/frame002.htm

- Association Fortiff’Séré

http://fortiffsere.fr